Neuroplasticité

Le cerveau n’a rien d’une structure figée et déterminée comme nous le pensions il y a à peine trente ans. A cette époque, celui-ci était considéré comme inexorablement en perte, au fur et à mesure qu’il vieillissait, il ne pouvait pas se regénérer contrairement aux autres parties de notre corps.

Nous savons aujourd’hui que le cerveau continue de fabriquer des nouveaux neurones toute la vie. Comme dans l’apprentissage d’un sport ou d’un instrument de musique, nous pouvons intentionnellement nous entraîner à renforcer certains schémas de pensée avec une influence directe sur ce qui se passe dans notre cerveau et à tout âge. Notamment certains types d’entraînement mental ont un effet sur l’activité de régions cérébrales spécifiques qui jouent un rôle clé dans notre santé et notre bien-être.

Par ailleurs, selon Michel Le Van Quyen, nous sommes en quelque sorte préprogrammés pour être dans la « peau de l’autre » de sorte que notre entourage a une influence directe sur notre physiologie cérébrale. Voilà pourquoi les émotions sont si contagieuses.

La capacité de transformation qu’à notre esprit sur le cerveau est profondément enracinée dans le phénomène de la vie. Finalement, fort de ce pouvoir d’auto façonnement biologique, nous pouvons devenir plus pleinement nous-mêmes, dans le sens où nous serons la personne que nous aurons décidé d’être, au-delà d’un déterminisme biologique.

La neuroplasticité est encore plus puissante, comme dévoilé dans les années 1990 à Harvard grâce à l’imagerie fonctionnelle lorsque des individus apprennent à jouer du piano. Après une semaine de pratique, on a relevé un plus grand volume cortical chez les débutants qui faisaient quotidiennement leurs gammes. Et plus surprenant encore, sur un groupe de sujets qui ne faisaient qu’imaginer le mouvement des doigts sur le piano, une augmentation semblable a été constatée. Répéter mentalement et pratiquer une activité activent les mêmes zones du cerveau – autrement dit, s’imaginer, c’est faire.

Ce phénomène est connu depuis longtemps des sportifs qui effectuent un entraînement mental afin d’améliorer leurs performances mentales et physiques avant d’importantes épreuves. Il s’agit d’une technique de visualisation positive et d’autosuggestion.

L’esprit a un réel pouvoir de transformation sur le cerveau et chacun de nous dispose de cette capacité inouïe – mobilisable par un entraînement intensif – de former, modifier ou renforcer des connexions neuronales dans son système nerveux.

Au niveau des neurosciences :

Le cerveau et la moëlle épinière contiennent des cellules souches qui se transforment en neurones au rythme de mille par jour. Cette création connaît un pic durant l’enfance mais se poursuit tout au long de la vie adulte. Une fois formé, un nouveau neurone migre jusqu’à sa position dans le cerveau. Pendant les quatre mois suivants, il raffine ses connexions ; une fois les chemins tracés, ils se fixent : une fois que le courant passe, le contact est établi. Au cours des cinq ou six mois, l’expérience personnelle dicte au neurone avec quels autres neurones il va se connecter. Plus l’expérience se répète, plus l’habitude s’installe et plus la connectivité qui en résulte sera grande. Nous voyons ici les bases de la neuroplasticité du cerveau qui, tout au long de la vie, peut modifier ses circuits existants ou en créer de nouveaux, grâce aux apprentissages et aux interactions sociales notamment.